Donald Trump est-il, volontairement ou non, un agent de la Russie ? C’est en tout cas une question que s’est posée le FBI avant même qu’il accède à la présidence des Etats-Unis, selon des révélations du « New York Times ».
Samedi, peu après 7 h du matin, Donald Trump s’est emparé de son smartphone, et il a « commenté » les révélations du New York Times de la veille au soir. En un peu plus d’une heure, six tweets assassins dans lesquels il déverse sa bile contre le FBI et particulièrement son ancien directeur James Comey, qualifié de « menteur », « d’ordure » ou de « flic véreux »
Le quotidien new-yorkais a révélé vendredi que le FBI avait ouvert au printemps 2017 une enquête pour savoir si le milliardaire travaillait pour le compte de la Russie, et indiquait que la police fédérale avait des soupçons avant même son élection.
Une enquête en deux volets. Le premier, de contre-espionnage, cherchait à savoir si le milliardaire avait travaillé, consciemment ou pas, au profit de Moscou.
Même s’il nie avoir eu des ambitions commerciales en Russie au moment de la campagne, des projets étaient en tout cas toujours en cours de négociation, selon les dires de son ancien avocat.
Un second volet de l’enquête, et l’élément déclencheur de la procédure, concernait le limogeage de James Comey, le patron du FBI. Donald Trump lui-même avait reconnu, lors d’une interview, qu’il avait pris cette décision notamment en réaction aux investigations sur l’ingérence russe.
Entrevues opaques avec Poutine
La colère du président américain contre ses propres services et le quotidien new-yorkais est-elle justifiée ? Les enquêtes le diront peut-être bientôt puisqu’on attend dans les prochaines semaines les résultats de la vaste investigation du procureur Mueller sur la potentielle collusion avec la Russie et sur l’obstruction de justice, entre autres.
En tout cas, le vocabulaire employé par Donald Trump prouve son malaise.
Et les préoccupations précoces du FBI démontrent que le parcours et les relations de l’homme d’affaire sont largement suspects, à défaut d’être coupable. Car Donald Trump pourrait aussi n’avoir été qu’un pion utilisé par Moscou, ce qui ne serait pas forcément plus rassurant.
Samedi soir, le Washington Post a en tout cas révélé que ses rencontres officielles avec Vladimir Poutine ne faisaient l’objet d’aucun rapport précis, le président américain ayant même, chaque fois, pris le soin de confisquer les notes de son interprète.
RFI