« Du sexe en Amérique » (Ed Robert Laffont) est le 12ème livre que l’historienne et politologue Nicole Bacharan publie sur les Etats-Unis, où elle vit plusieurs mois par an. Dans cet ouvrage, elle raconte une Nation obsédée par la pureté et la transparence à travers les époques, depuis la contagion puritaine, les traques du maccarthisme, même le peace and love des sixties jusqu’aux dérives récentes d’Internet. En juin 2015, la Cour Suprême a légalisé le mariage homosexuel. Est ce le début de la fin du puritanisme ? En ce début de campagne électorale jusqu’à l’élection du 8 novembre, l’auteure livre son analyse
Paris Match. Vous écrivez qu’en Amérique « la religion perd du terrain ». L’homosexualité, la contraception, l’avortement, tous légalisés, sont rentrés dans les mœurs. Qu’en est-il des affaires de sexe qui ont touché bien des hommes politiques, Kennedy, Bill Clinton et tant d’autres ?
Nicole Bacharan. En politique le sexe pèse moins qu’avant, on n’exige pas la perfection mais plutôt la sincérité. Je n’imagine pas une nouvelle affaire Lewinsky, avec cette enquête absurde menée par un procureur obsessionnel, qui avait coûté 30 millions de dollars. Mais les internautes qui traquent sans relâche l’intimité des dirigeants ne sont-ils pas une nouvelle incarnation des puritains ? Barack et Michèle Obama ont intégré cette nouvelle donne. L’image qu’ils ont réussi à donner d’un couple parfait est une sorte d’armure qui les a protégés.
Parmi les candidats actuels, qui sont les plus « puritains » ?
Ted Cruz, sénateur du Texas, fils de pasteur, multiplie les démonstrations de foi- c’ est assez nouveau chez lui – pour mobiliser la droite religieuse. Même Marco Rubio, qui passe pour modéré, s’est prononcé contre l’avortement en cas de viol ou d’inceste !
lire la suite ici