Au Burkina Faso, le président déchu, Blaise Compaoré, et tous les membres de son dernier gouvernement seront bel et bien traduits en justice.
La Haute cour de Justice va continuer son examen des dossiers de mise en accusation de l’ancien Président Compaoré et des dignitaires de son régime.
Le juge constitutionnel s’est déclaré « incompétent » par rapport à leur pourvoi en cassation pour « inconstitutionnalité » de ces poursuites.
Cette juridiction avait été saisie par des parlementaires proches de l’ancien président burkinabè, afin qu’elle déclare » non conforme à la constitution », la procédure enclenchée par le parlement de transition.
Les députés du parlement intérimaire ont voté le 16 juillet la mise en accusation de M. Compaoré devant la Haute Cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution » et son gouvernement pour « coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d’assassinats ».
Une dizaine de jours plus tard, des élus proches de M. Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue à l’issue de 27 ans de règne, ont saisi le Conseil constitutionnel pour annuler cette procédure, y voyant une « chasse aux sorcières ».
Le président Michel Kafando, en visite à Abidjan, avait estimé fin juillet que l’exil de son prédécesseur dans la capitale ivoirienne depuis sa chute ne représentait pas un problème pour Ouagadougou tant qu’il n’y a pas de « poursuites » judiciaires.