Un adolescent de 17 ans blessé pendant de violentes manifestations mercredi dans la ville minière de Boké, en Guinée, est mort jeudi à l’hôpital, portant à deux le nombre des personnes tuées, ont annoncé sa famille et une source hospitalière.
Boké, à quelque 300 km au nord-ouest de la capitale Conakry, a été le théâtre mardi et mercredi de manifestations organisées pour protester contre le manque d’eau potable et réclamer le rétablissement de l’électricité, absente en raison d’une panne survenue dans la nuit du 4 au 5 septembre.
Au lendemain de heurts qui ont éclaté mercredi, les rues de la ville, où les manifestants avaient érigé des barrages, sont restées fermées à la circulation automobile, tandis que commerces, services administratifs et stations-service ont gardé portes closes, ont raconté des habitants joints au téléphone.
Un homme de 25 ans était mort mercredi après avoir été blessé d’une balle à la tête.
Fofana Saliou, lui aussi blessé mercredi, est mort à l’hôpital de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) dans la ville de Kamsar, à 50 km de Boké, a dit à l’AFP son grand-père, le commissaire à la retraite Cissé Bakary.
« Il avait reçu une balle au cou, qui avait bloqué sa respiration et voilà les conséquences », a souligné M. Bakary.
Le décès de l’adolescent été confirmé par une source médicale à l’hôpital de Kamsar, où plusieurs blessés avaient été transportés.
A Boké, l’hôpital a pris en charge 41 blessés, selon le responsable du services des urgences, le Dr Bernard Léno.
Les manifestations de mercredi ont également causé des dégâts matériels, a déclaré un représentant de la société civile locale, Ousmane Diallo.
« Une dizaine de boutiques ont été défoncées et pillées dans le quartier de Dibia, une brigade de gendarmerie pillée, les armes et les munitions et le ravitaillement alimentaire des soldats emportés, deux camions de la Compagnie mobile de la sécurité (CMIS) incendiés, l’hôtel Le Palmier vandalisé, le véhicule d’un expatrié travaillant pour la société minière UMS (United Mining Supply) calciné », a-t-il énuméré.
Malgré la richesse du sous-sol de la Guinée en bauxite, or, diamant et minerai de fer, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d’un euro par jour, selon l’ONU.
Source : AFP