Depuis sa rencontre avec le président Alpha Condé à Paris, ayant conduit à sa grâce présidentielle le 24 décembre 2015, Bah Oury a changé de fusil d’épaule. Aujourd’hui, celui qui était le plus farouche opposant au président Condé, les cinq dernières années, ne manque pas l’occasion pour défendre son nouveau mentor en pourfendant ses anciens amis de l’UFDG, notamment Cellou Dalein Diallo et ses « lieutenants ».
Si physiquement Bah Oury reste le même, ses positions d’aujourd’hui sont loin d’être les mêmes que celles du premier mandat d’Alpha Condé, le président qui l’a contraint à l’exil pendant environ quatre ans avant de le gracié le 24 décembre dernier. Connu dans un passé récent pour ses critiques acerbes contre le régime en place qu’il a d’ailleurs appelé à chasser par la rue à plusieurs reprises, « l’ex » vice président de l’UFDG, le principal parti de l’opposition, semble plutôt être de nos jours être l’avocat du chef de l’Etat.
Prenant la défensive d’Alpha Condé à chaque sortie médiatique depuis son retour d’exil, en janvier dernier, ce jeudi 19 mai 2016, Bah Oury qui refuse d’avouer son « changement de veste » s’est fait prendre au piège par nos confrères de la radio Espace FM.
En effet, dans l’émission les Grandes Gueules, face à une question sur le flou qu’entretient le président guinéen sur sa volonté de tripatouiller la constitution dans le but de se représenter pour un troisième mandat, monsieur Bah Oury, dans un rire plutôt gênant, a déclaré que la déclaration d’Alpha Condé est en « conformité avec la constitution guinéenne ». Non, lui rétorque un journaliste que lui rappelle que le peuple a déjà décidé à travers la constitution qui limite les mandats à deux. « Vous les journalistes vous êtes des provocateurs », ajoute Bah Oury dans un air éhonté.