Le président Alpha Condé continue d’entretenir le flou sur sa volonté de respecter la limitation des mandats à deux par la constitution guinéenne. A quelques mois du début de son second mandat, le Chef de l’Etat guinéen commence à montrer des signaux laissant deviner à une tentation de tripatouillage de la constitution dans le but de s’offrir un 3eme mandat à la tête de son pays.
En effet, si ce dimanche dans un point de presse, Alpha Condé a indiqué qu’il ne sait pas s’il va se représenter en 2020. « C’est le peuple qui va décider si oui ou non je pourrais briguer d’autres mandats. Le moment venu, le Peuple se prononcera sur la question », déjà quelques mois avant la fin de son premier quinquennat il avait évoqué le problème de la limitation des mandats en Afrique.
Dans un entretien avec Jeune Afrique publié le 19 mai 2015, Alpha Condé avait indiqué que la question de limitation des mandats sur le continent noir lui parait « complexe ». « Les pays asiatiques ont fait des progrès économiques et sociaux considérables avec des dictatures. Aux pays africains, on demande de réaliser la même chose, mais avec des démocraties exemplaires, si possible parfaites », disait-t-il.
Et de poursuivre « l’ancien Premier ministre Mahathir, le père du miracle malaisien, qui est resté vingt-deux ans au pouvoir, ne m’a pas caché qu’il était hostile aux limitations de mandats : s’il avait dû partir au bout de dix ans, m’a-t-il dit, son pays ne serait jamais parvenu à de tels résultats. Il a raison. Mais son raisonnement ne tient que si l’on a affaire à un bon président. Conclusion : le débat est ouvert», avait-t-il confié à JA.