Afrique subsaharienne : voici les 6 pays qui raflent l’essentiel des investissements chinois (rapport)

Réunis, les secteurs de l’énergie, des transports, des métaux et de l’immobilier ont accaparé 87% des investissements chinois au sud du Sahara entre 2006 et 2020. Au plan géographique, Pékin semble préférer les pays ayant un accès direct à la mer à ceux enclavés.

Les investissements chinois en Afrique subsaharienne se concentrent dans quatre secteurs d’activité économique et six pays, caractérisés notamment par un poids économique important ou des richesses naturelles considérables, selon un rapport publié le 6 mars par le think tank américain Atlantic Council.

Le rapport précise que les secteurs de l’énergie, des transports, des métaux et de l’immobilier ont accaparé 87% des investissements réalisés par Pékin dans la région entre 2006 et 2020, sous forme d’investissements directs et de contrats de construction financés par des prêts décaissés par les banques de l’empire du Milieu.

Avec 34% du total des investissements réalisés durant la période sous revue, le secteur de l’énergie arrive en tête de liste (plus de 100 milliards de dollars), devant ceux des transports (29 % et 89 milliards de dollars), des métaux (13 % et près de 40 milliards) et de l’immobilier (11 % et 32 milliards).

Entre 2006 et 2020, Atlantic Council a recensé 601 investissements chinois réalisés essentiellement par des entreprises d’Etat dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne pour une valeur cumulée de 303 milliards de dollars.

Six pays de la région concentrent cependant plus de 45% de ces investissements : le Nigeria, l’Éthiopie, l’Angola, le Kenya, la Zambie et la République démocratique du Congo.

A lui seul, le Nigeria a accaparé 13% du total de ces investissements.

Ces destinations privilégiées des investissements de l’empire du Milieu au Sud du Sahara sont des puissances économiques régionales, des pays très riches en ressources naturelles ou encore des pays ayant un important poids démographique.

Le rapport souligne dans ce cadre que les besoins énormes de l’économie chinoise en matières premières placent l’Afrique subsaharienne au centre de la stratégie d’investissement de Pékin. Dans le même temps, la population jeune et croissante de la région en fait un débouché attrayant pour ses biens d’équipement et de consommation produits par « l’usine du monde ».

Une préférence pour les pays ayant des façades maritimes

Une analyse plus approfondie des investissements chinois dans la région montre également une nette préférence pour les pays ayant un accès direct à la mer. Plus de 67 % des projets chinois sont réalisés dans des pays dotés de ports maritimes. Entre 2006 et 2020, 406 investissements ont été réalisés dans des pays africains ayant des façades maritimes contre 195 investissements dans des pays enclavés.

En moyenne, la valeur contractuelle d’un projet dans les pays dotés de ports maritimes est de 528,7 millions de dollars contre 453,2 millions de dollars, soit une différence de 75,5 millions de dollars par projet.

Le rapport indique par ailleurs que la part de la Chine dans les échanges commerciaux des pays d’Afrique subsaharienne avec le reste du monde est passée de 4 % en 2001 à 25,6 % en 2020.

Durant cette même période, les parts des États-Unis et de l’Union européenne dans les échanges commerciaux de la région avec l’extérieur ont diminué de 10 et de 8 points de pourcentage respectivement.

En 2019, la Chine était le premier exportateur de marchandises vers 26 pays d’Afrique subsaharienne. En ce qui concerne les importations en provenance des pays de l’Afrique subsaharienne, Pékin s’est classée au premier rang dans 13 pays de la région et dans le Top 3 dans 22 pays.

Atlantic Council fait remarquer par ailleurs que la Chine est un exportateur majeur d’armes vers l’Afrique subsaharienne. Entre 2017 et 2020, le géant asiatique a fourni 22% des armes importées par les pays de la région (9,32 milliards de dollars) contre 24% pour la Russie et 5% seulement pour les États-Unis.

Pour renforcer son influence en Afrique subsaharienne, Pékin utilise des outils de Soft Power fondés notamment sur l’éducation. Environ 16% de l’ensemble des bourses d’études chinoises sont attribuées chaque année à des étudiants africains alors que 61 instituts Confucius opèrent dans 45 pays de la région. Ces instituts nouent des partenariats avec des universités locales et servent de centres de promotion de la culture chinoise dans leurs pays d’accueil.

De grandes entreprises médiatiques telles que Xinhua, China Global Télévision Network (CGTN), Chinese Radio International et China Daily opèrent aussi dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, et offrent parfois des contenus gratuits à des médias locaux.

Source : Agence ecofin

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