C’est une victoire nette : 57 % des suffrages selon le ministère de l’Intérieur. Face au conservateur Ebrahim Raissi, qui obtient 38,3 % des voix, le président sortant de la République islamique d’Iran obtient la majorité absolue des suffrages au premier tour, améliorant sensiblement son score d’il y a quatre ans (un peu plus de 50 %). Hassan Rohani est conforté.
La télévision d’Etat de la République d’Iran, contrôlée par les conservateurs, a félicité le président Rohani pour sa réélection. Les partisans du président réformateur, qui remporte une large victoire, pourraient descendre dans la rue ce samedi soir, notamment dans la capitale, Téhéran. Selon les derniers résultats, le candidat modéré augmente son score par rapport à 2013, non seulement en nombre de voix mais aussi en pourcentage. Hassan Rohani sort renforcé de l’élection.
Après l’accord trouvé entre l’Iran et les grandes puissances du groupe « 5+1 », l’élection se jouait depuis le début entre deux hommes : Hassan Rohani souhaitait poursuivre sa politique d’ouverture et de réformes, tandis qu’Ebrahim Raissi, soutenu par le guide suprême Ali Khamenei, souhaitait une inflexion. Deux autres candidats participaient au premier tour, un réformateur et un conservateur, mais ils ont obtenu quelques centaines de milliers de voix chacun seulement.
Durant la campagne, le président iranien sortant avait appelé les électeurs de son pays à participer massivement au scrutin pour lui donner encore plus de voix qu’il y a quatre ans, et lui permettre aussi de poursuivre la politique engagée lors de son premier mandat. Hassan Rohani a été entendu. Il pourra donc continuer sur sa ligne réformiste sur le plan non seulement politique, mais aussi culturel et social, et continuer d’ouvrir l’Iran sur le monde. Et ce, avec les coudées plus franches.
Mais il devra bien sûr continuer de compter avec l’ayatollah Ali Khamenei, rappelle notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. C’est en effet le guide suprême qui fixe les grandes lignes de la politique du pays, notamment en ce qui concerne les Affaires étrangères étrangères. Il devra composer aussi avec la justice, contrôlée par les conservateurs, ou encore avec les Gardiens de la Révolution, l’armée d’élite du régime islamique.
RFI