Deux mois avant l’élection présidentielle du 11 octobre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé lundi 10 août dans un communiqué que le cautionnement à verser au Trésor public afin de participer à l’élection serait désormais de 800 millions de francs guinéens (près de 100 000 euros). Un montant qui a été doublé par rapport à 2010.
Désormais, pour être sur les listes électorales de la présidentielle Guinée, il faut s’acquitter de 800 millions de francs guinéens (près de 100 000 euros). Il y a cinq ans, participer à l’élection était plus économique. La somme à verser était de 400 millions de francs guinéens (environ 50 000 euros).
Pour justifier cette augmentation conséquente, le porte-parole de la Céni, Maître Amadou Salifou Kébé, explique que c’est la hausse des coûts engagés dans la fabrication des bulletins qui est en cause. Une production qui se fait hors de Guinée, dans des imprimeries d’autres pays. Selon le porte-parole de l’instance électorale toujours, le prix du papier qui a augmenté et les frais de transport ont fait exploser le budget de la Céni. D’où une contribution plus importante réclamée aux candidats.
Leur cautionnement ne leur sera rendu que s’ils atteignent la barre des 5 % des votes. Ceux qui n’y parviennent pas perdent leur mise et c’est cet argent qui finance la Céni. L’augmentation du montant des cautionnements a aussi pour conséquence de limiter le nombre de candidatures. Et de ne présenter aux électeurs que des candidats sérieux.
Cependant, la mission d’observation électorale de l’Union européenne en Guinée notait dans son rapport final de 2011 qu’un montant aussi élevé limitait l’exercice du droit à se porter candidat. Et favoriserait les candidatures de personnalités riches et de partis politiques puissants.