Seule la vigilance, mais pas la fermeture des frontières, permettra d’empêcher la propagation d’Ebola, a affirmé dimanche le ministre sierra-léonais de la Santé, alors que l’OMS vient d’établir que les nouveaux cas en Guinée et au Liberia voisins sont directement liés.
Une femme est décédée d’Ebola le 31 mars à Monrovia, la capitale libérienne, après avoir franchi la frontière guinéenne avec ses enfants pendant les quelques jours où celle-ci a été fermée après l’annonce le 17 mars de la réapparition du virus en Guinée, où l’épidémie avait été déclarée finie le 29 décembre.
Cette femme et ses trois enfants, dont deux, âgés de 5 et 2 ans, ont été depuis testés positifs au virus, étaient la famille d’un homme décédé d’Ebola le 21 mars dans la préfecture de Macenta, dans le sud de la Guinée, a révélé en fin de semaine l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« La fermeture des frontières entre les trois pays n’est pas la bonne réponse à la menace d’Ebola », a déclaré dimanche à l’AFP le ministre sierra-léonais de la Santé Abubakarr Fofanah, de retour d’une tournée d’inspection avec des responsables sanitaires à la frontière avec la Guinée.
« Nous avons constaté que tout était en place et nous maintenons une surveillance sanitaire constante sur l’entrée et la sortie de véhicules et de piétons sur notre territoire », a assuré le ministre, appelant les populations frontalières à la vigilance.
Selon un communiqué de l’OMS daté de jeudi, des équipes de l’organisation et des ministères de la Santé guinéen et libérien « ont établi des liens épidémiologiques entre les nouveaux cas d’Ebola au Liberia et un épisode en cours en Guinée ».
D’après les premiers résultats de l’enquête sur l’origine de ces cas et leurs « contacts », notamment ceux de l’homme décédé à Macenta, « la femme serait partie pour le Liberia avec ses trois enfants après la mort de son mari pour rejoindre des parents vivant à Monrovia, la capitale. C’est là qu’elle est présumée avoir développé les symptômes ».
Une centaine de « contacts », personnes identifiées comme exposées à une contamination lors de contacts avec les cas enregistrés au Liberia, ont été placés sous surveillance médicale et doivent être vaccinés pour prévenir la propagation du virus, comme cela a déjà été le cas en Guinée pour quelque 1.400 autres, a indiqué l’OMS.
Parmi elles figurent « 15 personnels de santé qui ont été en contact avec la première victime », la femme décédée, a précisé à l’AFP George Sorbor, un porte-parole du ministère libérien de la Santé.
Les nouveaux cas en Guinée – neuf, dont huit morts, selon le dernier bilan – ont été découverts à Koropara (sud), près de la frontière avec le Liberia, après le décès le 27 février d’une femme qui a commencé à présenter des symptômes vers le 15 février, selon l’OMS.
AFP