Ce week-end, (vendredi et samedi), la préfecture de Télimélé, située à moins de 300 kilomètres de la capitale guinéenne, la seule préfecture de la Région Administrative de Kindia à ne pas être reliée par une route bitumée à son chef-lieu régional, s’est une nouvelle fois retrouvée sous les projecteurs, avec la visite d’une délégation des autorités guinéennes conduite par le ministre de la Santé, Docteur Diouhé Bah.
Comme à chaque déplacement officiel, la commune a été brièvement transformée en vitrine reluisante : rues balayées à la hâte, façades repeintes, infrastructures mises en scène… Un décor soigneusement monté pour servir une mise en scène politique au détriment de la vérité.
Mais derrière les discours et les cérémonies bien orchestrées, une colère sourde gronde. Celle d’une population lucide, qui refuse de se contenter de faux-semblants.
« On repeint les murs, mais les écoles s’effondrent ; on vante des progrès, mais les centres de santé sont déserts », dénonce un internaute originaire de la localité, profondément choqué par le contraste entre la propagande servie et la dure réalité vécue.
Pour lui, les revendications sont claires: routes dégradées, enclavement de villages entiers, absence d’équipements médicaux, manque d’eau potable, d’électricité et d’emplois pour la jeunesse.
Malgré ces grands défis, deplore-t-il, les autorités préfèrent mettre en avant quelques infrastructures isolées, comme si elles suffisaient à faire oublier le quotidien précaire de milliers d’habitants.
« Ce n’est pas du développement. C’est du théâtre », affirme ce natif de Télimélé, appelant à une prise de conscience collective.
Pour lui, aimer sa communauté, c’est refuser de masquer ses souffrances, c’est exiger des réponses et des actions concrètes, pas des effets d’annonce.
Cette interpellation s’adresse aussi aux élites locales.
« Où sont les projets structurants ? Où sont les résultats concrets ? »
Des questions posées sans détour à ceux qui prétendent représenter Télimélé dans les hautes sphères de l’État.
L’heure n’est plus aux discours creux ni aux applaudissements de façade. L’heure est à la reddition de comptes.
Car selon cette catégorie de jeunes “ conscients et déterminés”, l’avenir ne se construira ni avec des illusions ni avec des compromissions, mais se bâtira avec des actes forts, une justice équitable, et surtout une réelle volonté politique de développer toutes les localités du pays, sans favoritisme.
“A Télimélé, on ne veut plus de promesses sans lendemain. On réclame des droits. On exige de la dignité. Et surtout, on refuse de se taire”, clame cet internaute.
Par Alpha Binta Diallo
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