Le président de la Cour Constitutionnelle, Kéléfa Sall a mis en garde le président Alpha Condé contre toute tentative de modification de la constitution dans l’optique de briguer un troisième mandat à la tête de la Guinée. C’était à l’occasion de sa prestation de serment ce lundi 14 décembre.
Kéléfa Sall a été plutôt courageux ce lundi au palais Mohamed V où prêtait serment le président Alpha Condé. Devant une dizaine de chefs d’Etats africains dont Denis Sassou Nguessou du Congo qui a modifié sa constitution pour se maintenir au pouvoir, Me Sall a mis en garde le président Condé contre toute forme de modification de la constitution.
« Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant», a-t-il conseillé.
En mai dernier, dans un entretient avec jeune Afrique, Alpha Condé répondant à une question à savoir si la limitation à deux mandat par la constitution guinéenne lui parait-il suffisant ? Il répondait
« La question est complexe. Les pays asiatiques ont fait des progrès économiques et sociaux considérables avec des dictatures. Aux pays africains, on demande de réaliser la même chose, mais avec des démocraties exemplaires, si possible parfaites.
L’ancien Premier ministre Mahathir, le père du miracle malaisien, qui est resté vingt-deux ans au pouvoir, ne m’a pas caché qu’il était hostile aux limitations de mandats : s’il avait dû partir au bout de dix ans, m’a-t-il dit, son pays ne serait jamais parvenu à de tels résultats. Il a raison. Mais son raisonnement ne tient que si l’on a affaire à un bon président. Conclusion : le débat est ouvert », disait-il.