Alors que les affrontements entre opposants et forces de l’ordre ont repris à Conakry ce mardi 14 avril 2015, au lendemain d’une journée de heurts qui a fait un mort, un jeune a été violemment tabassé par des gendarmes qui l’ont arrêté à la T8, quartier situé dans la haute banlieue de la capitale guinéenne.
La victime, Boubacar Barry, un jeune militant de l’Union des forces démocratiques de Guinée ( UFDG), le principal parti de l’opposition, dirigé par Cellou Dalein Diallo, a été roué de coups de matraque et des bâtons, selon plusieurs témoins qui se sont confiés à notre rédaction.
Selon leur explication, le jeune a été « laissé pour mort » dans un caniveau, avant d’être transporté d’urgence dans une clinique par des secouristes, après le départ des agents. Pour le moment on ignore si sa vie est en danger ou pas.
Dans ce quartier, plusieurs bavures de forces de l’ordre ont été signalées par des opposants qui les accusent de rentrer dans les concessions et violenter les gens dont des personnes âgées et des femmes.
Hier lundi 13 avril, des affrontements avait éclaté dans le quartier d’Hamdallaye, où les forces de l’ordre ont tiré sur trois jeunes manifestants, selon un médecin de la clinique Jean-Paul-II, cité par le site le mondeafrique.fr.
« Les deux premiers, blessés aux jambes et aux cuisses, ont été transportés à l’hôpital Jean-Paul-II de Taouyah », a-t-il précisé, ajoutant que le troisième « a été gravement atteint au ventre par les tirs des forces de l’ordre, qui l’ont trimballé sur plusieurs mètres avant de l’abandonner ». Ce troisième blessé « a été vite récupéré par ses camarades », qui l’ont conduit dans une autre clinique du quartier de Ratoma, a indiqué un gendarme à cette même source. Quatre autres manifestants ont été blessés dans le quartier de Simbaya.
Les opposants notamment Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont appelé à « la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications » de l’opposition, estimant que le président Condé, élu en 2010, a perdu « toute légitimité ».
Ils dénoncent en particulier l’inversion du calendrier électoral par la commission électorale nationale indépendante, qui a fixé la présidentielle à octobre 2015, repoussant une nouvelle fois, à mars 2016, des élections locales, qui ne se sont plus tenues depuis 2005.
Mais pour le pouvoir, l’opposition veut simplement instaurer un « climat d’instabilité » dans le pays par des manifestations « non autorisées ».
Par Ibrahim Sacko