Le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU a été adopté, ce lundi matin, à Marrakech par plus de 150 pays. Une proclamation orale et un coup de marteau puisque la ratification aura lieu le 19 décembre en assemblée générale à New York. Le texte doit renforcer la coopération internationale pour promouvoir des migrations sûres, ordonnées et régulières. Non contraignant, il se heurte pourtant aux attaques des populistes de tout crin. Certains pays s’en sont même retirés, mais ceux qui accueillent le plus de migrants sont bien présents au Maroc.
De nombreux pays n’ont finalement pas fait le déplacement à Marrakech au Maroc, mais les pays qui comptent sur la question migratoire internationale ont bien répondu présents. En effet, rappelons que les pays qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés et de migrants sont la Turquie, le Pakistan, le Soudan, l’Iran ou proportionnellement à sa population, le Liban.
Après 18 mois de négociations qui ont été longues, difficiles et ardue, l’accord global de Marrakech pour des migrations sures, ordonnées et régulières de Marrakech a donc enfin été adopté en présente de représentants d’une centaine de pays et sous les applaudissements. Le résultat est là, jour symbolique qui coïncide avec le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme à l’ONU. « Le pacte est une sorte de carte de navigation pour la communauté internationale », a déclaré une responsable de l’ONU.
Le texte, tout comme le droit international, fait la distinction entre le statut de réfugié de celui de migrant. Mais il réaffirme surtout un certain nombre de principes et de règles qui protègent toutes les personnes contraintes de se déplacer, pour quelque motif que ce soit. Il vise à lutter contre le trafic d’êtres humains.
Adoption le 19 décembre
Ce texte final sur les migrations adoptées ici à Marrakech ce matin sera définitivement entériné à l’ONU le 19 décembre prochain. Dans son discours devant la conférence Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies a répondu point par point sur les réticences de certains pays : « Je vais briser les mythes autour de ce pacte » après les fausses informations qui ont circulé autour de ce texte. Selon lui, non, le pacte ne piétine pas la souveraineté nationale des pays comme on le prétend. « Faux » déclare M. Guterres, « ce n’est pas un traité, il est non contraignant, chaque pays décide de gérer comme il veut sa migration ». Il a affirmé que les déplacements des pays du Sud vers les pays du Sud sont plus importants que vers les pays du Nord. Ils servent l’économie de ces pays. « Oublions les mythes et revenons sur Terre », a-t-il conclu en rappelant que 60 000 migrants ont péri en prenant la mer ou les déserts.
C’est surtout au sujet des migrants que les critiques sont apparues. Mais en réalité, le lien entre le refus d’adhérer à la démarche de l’ONU, et l’accueil ou non de migrants n’est pas simple. L’Allemagne par exemple, qui accueille le plus grand nombre de réfugiés, mais aussi de travailleurs migrants, y adhère.
L’Italie, premier pays d’arrivée par la Méditerranée, rejette le texte. Tout comme le gouvernement polonais dont le discours est fermement opposé à l’immigration. Pourtant l’an dernier la Pologne a délivré quatre fois plus de permis de travail à des migrants hors Union européenne qu’en 2015. Des migrants principalement venus d’Ukraine.
RFI