France : un prêtre égorgé dans son église

Un prêtre a été égorgé mardi lors d’une prise d’otages dans son église, à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans l’agglomération de Rouen. Une autre victime serait entre la vie et la mort dans cette nouvelle attaque revendiquée par l’État islamique (EI).

Selon le ministère de l’Intérieur, un prêtre a été égorgé et une autre victime est entre la vie et la mort après une prise d’otage près de Rouen revendiquée le groupe jihadiste État islamique confirmant les premières déclarations de François Hollande rendu sur place avec son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. L’attaque s’est achevée par l’intervention des forces de l’ordre et la mort des deux assaillants, tués par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen, a précisé à l’AFP une source policière.

« Moins de deux semaines après l’attenta de Nice, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) », a annoncé le parquet.

Un peu plus tôt dans la journée, le premier Ministre Manuel Valls avait, lui,  déclaré sur twitter : « Horreur » face à cette « attaque barbare », « la France entière et tous les catholiques sont meurtris. Nous ferons bloc »

 Condamnation du Vatican

« Deux individus, à l’heure de la messe matinale, sont arrivés dans l’église et ont pris en otage cinq personnes qui se trouvaient à l’intérieur », a détaillé le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet.

Après l’arrivée sur place des hommes de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen, « les deux preneurs d’otages sont sortis de l’église, se sont retrouvés face aux policiers qui les ont neutralisés et abattus », a-t-il ajouté.

Le Raid, unité d’élite de la police nationale, menait en fin de matinée des opérations « pour s’assurer que rien n’a été piégé, qu’il n’y a pas de dispositif explosif installé à l’intérieur ou autour de l’édifice », a aussi précisé Pierre-Henry Brandet.

Des journalistes de l’AFP sur place ont vu un grand nombre de véhicules de secours, toutes sirènes hurlantes, se diriger vers l’église, ainsi que des véhicules transportant des policiers en gilet pare-balles.

Un périmètre de sécurité très vaste a été mis en place, les autorités barrant tout accès au centre-ville de cette commune populaire de 27 000 habitants située à quelques kilomètres au sud de Rouen.

La menace djihadiste

Cette prise d’otages intervient douze jours après l’attaque au camion menée le soir du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice. Cette attaque, qui a fait 84 morts et plus de 300 blessés, a été revendiquée par l’organisation jihadiste, également à l’origine des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis (130 morts).

Plusieurs jihadistes dans le viseur de la justice sont par ailleurs originaires de Normandie, notamment Maxime Hauchard, un converti à l’islam identifié fin 2014 comme l’un des bourreaux de l’EI, qui a grandi dans une commune près de Rouen.

L’EI cible régulièrement dans sa propagande et ses communiqués de revendication les dirigeants « croisés » occidentaux et « le royaume de la Croix », expression semblant désigner l’Europe.

Une attaque contre un lieu de culte chrétien est redoutée en France, notamment depuis l’échec d’un projet d’attentat en avril 2015 contre une église catholique de Villejuif (Val-de-Marne). Un étudiant algérien de 24 ans, Sid Ahmed Ghlam, est soupçonné d’avoir voulu prendre pour cible cette église et d’avoir tué une jeune femme sur son passage. L’homme avait été arrêté avant qu’il puisse mettre son projet à exécution.

Après ce projet d’attaque, le gouvernement avait annoncé une « adaptation » du dispositif Vigipirate mis en place depuis les attentats de janvier 2015 aux menaces visant les lieux de cultes catholiques.

Mais si les quelque 700 écoles et synagogues juives et plus de 1 000 des 2 500 mosquées sont protégées dans le cadre de l’opération Sentinelle, il paraît illusoire d’appliquer un même niveau de sécurité à la totalité des 45 000 églises catholiques, auxquelles s’ajoutent 4 000 temples protestants, dont 2 600 évangéliques, et 150 lieux de culte orthodoxes.

Près de deux semaines après, l’attentat de Nice continue par ailleurs à susciter une vive polémique autour du dispositif de sécurité déployé le soir de l’attaque. Une policière municipale affirme avoir subi des pressions de la place Beauvau pour modifier son rapport. Bernard Cazeneuve a porté plainte lundi soir contre elle pour diffamation.

JA avec AFP

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